VO2 - Championnat du monde du semi-marathon. Une première pour patricia laubertie
Championnat du monde du semi-marathon. Une première pour patricia laubertie
Espoir jusqu’en janvier, Patricia Laubertie, 22 ans, licenciée au Corrèze Athlé et titulaire des records suivants : 1h25’33’’ au semi et 34’22’’ sur 10 km va participer samedi prochain aux championnats du monde du semi-marathon, organisés en Chine à Nanning. Patricia n’est pas une inconnue. En 2009, elle avait pris part aux Europe de cross de Dublin et cette année, lors des France de cross elle avait fait forte impression. Outre le titre espoir, elle avait terminé 9e au scratch. Décidée à persévérer en cross et sur semi-marathon, elle s’imagine en future marathonienne.
.Comment s’explique ta progression entre 2009 et 2010 ?
-Déjà, dans un premier temps j’ai commencé mes études à Limoges et de 3 à 4 séances par semaine, je suis passée de 5 à 6. Et maintenant, je poursuis mon cursus à Clermont-Ferrand et j’ai encore augmenté le volume d’entraînement, pour courir 6 à 7 fois par semaine.
.A quelles études te consacres-tu ?
-Je prépare une licence de sciences physiques.
.N’est-il pas plus compliqué de concilier des études avec une préparation semi-marathon qui exige plus de temps, qu’avec l’entraînement nécessaire à un 1500 mètres par exemple ?
-Oui, mais j’arrive à tout concilier. J’avoue que les journées sont bien remplies.
.Pourquoi as-tu décidé de passer sur semi aussi jeune ?
-J’ai effectué mes débuts sur semi l’an passé à l’automne. Sur cette distance, j’avais l’opportunité de décrocher une première sélection pour un match France-Italie, parce que sur le court je pêche au niveau de la vitesse, alors que sur le long je me sens plus à l’aise. Donc, j’avais décidé de m’inscrire aux France qui avaient lieu à Cavaillon. J’ai gagné le titre chez les espoirs en 1h20’ et des poussières et j’ai donc obtenu cette première sélection. Cela m’a encouragée à continuer sur le semi et ça m’a été bénéfique en cross, où j’ai franchi un palier parce que j’ai progressé par rapport au foncier. En mars, j’ai gagné chez les espoirs, tout en finissant 9e au scratch.
.T’attendais-tu à intégrer la sélection pour les mondiaux du semi ?
-Non, parce que je m’étais blessé au moins de juin. J’ai souffert d’une déchirure au niveau de l’aponévrose et je n’ai pas pu reprendre l’entraînement avant début août. Après, à cours de condition, je n’ai pas pu participer au semi de sélection programmé à Lille. Donc, je ne pensais pas être retenue. Toutefois, suite au France de cross je m’étais aligné sur un semi, où j’ai amélioré mon record et où je l’ai porté à 1h15’33’’ et au moment de la sélection, malgré tout je pointais seconde au bilan derrière Karine Pasquier, titulaire d’un chrono de 1h13’43’’ cette saison. Au final, je pense que j’ai été sélectionnée parce que je suis toujours espoir et qu’il y a de fortes chances qu’à l’avenir, je cours le marathon.
.Qu’as-tu ressenti lorsque tu as appris que tu allais t’envoler pour la Chine ?
-J’étais super contente. Deux ans en arrière, si l’on m’avait dit qu’en 2010 je courrais les mondiaux du semi, je ne l’aurais jamais cru. Mais, je ne veux pas me mettre trop de pression. Je vais avoir l’occasion de découvrir ce qu’est le plus haut niveau et d’acquérir de l’expérience. Je vais apprendre énormément. Donc, l’opportunité de progresser encore.
.Au plan compétitif, qu’attends-tu de ce championnat du monde ?
-Déjà, réussir le meilleur résultat possible, même si au regard de la concurrence, je vais me retrouver sur une autre planète. Je tiens à honorer ce maillot. Concernant le chrono, beaucoup de paramètres vont être à considérer. Notamment la récupération du décalage horaire. Voilà pourquoi nous partons lundi, pour courir samedi.
.Ensuite, quel sera ton programme ?
-Le 31 octobre, donc 15 jours après ce championnat, je serai aux France en Bretagne. Ensuite, j’orienterai ma préparation en direction du cross, pour tenter de me qualifier aux championnats d’Europe chez les espoirs pour la dernière fois, car à partir du 1er janvier je passerai senior. Je vais devoir me battre. Le cross de sélection mesure 4 km, or maintenant vu que j’ai travaillé sur des distances plus longues, cela ne va pas être une formalité. Je vais retrouver principalement des spécialistes du 1500 et du 5000 telles Laura Miclo, Ophélie Claude-Boxberger, Clémence Calvin, Louise Guesquière, Florence Moissette. Excepté Clémence, on est toutes de 88. Et l’hiver prochain, il y aura les France de cross.
Quand comptes-tu passer sur marathon ? Peut-être à l’horizon de Londres 2012 ou Rio 2016 ?
Je ne sais pas. Tout dépendra de ma progression et des minima.
.Selon toi à quel niveau chronométrique penses-tu te situer actuellement ?
-Jean-Philippe Pruvost, mon entraîneur m’imagine à 2h37’.
Texte et photo : Christophe Rochotte